
C’est marrant, je savais que notre entretien démarrerait sur ce thème. Comme le disait le grand philosophe contemporain Domenech : « l’odeur du sang » excite les journalistes. Toujours est-il que, pour répondre à votre question, je pense que mon style de jeu vient sans doute d’une certaine éducation, d’une vision parfois à contre courant du football. Depuis tout petit, mes idoles diffèrent de ceux de mes collègues footeux. Lorsque vous rêviez devant les coups-francs de Platini, les retournés acrobatiques de Van Basten, ou plus récemment devant la technique de Zidane ; moi, je m’extasiais devant la pugnacité d’un Deschamps, la précision chirurgicale des tacles de Di Meco, l’engagement physique de Roy Keane. On dit que la Ligua est le championnat le plus technique, mais pour moi, rien ne vaut un bon vieux match de championnat Ecossais un dimanche de pluie. Regardez un Dundee United – Aberdeen tout ce qu’il y a de plus banal : deux chevilles cassées, un nez pété, deux genoux retournés, trois côtes fêlées et….pas un carton !! Deux équipes repartant bras-dessus bras-dessous, une bonne pinte de Guiness à la main, avec le sentiment du devoir accompli. Pourquoi ? Et bien parce que ce football se pratique dans le respect, l’honneur et la dignité. Vous ne verrez pas un plongeon, pas une simulation, pas une mèche de cheveux gominée, pas un serre-tête de tarlouse, pas un TORSE DE PD ÉPILÉ !!!!!! Bon, euh….je m’égare… Bref, je crois que si j’étais né roux de l’autre côté de la manche, ma réputation d’équarrisseur ne me pèserait pas autant et serait plutôt vécu comme un honneur.
Oui mais vous êtes bel et bien de ce côté de la Manche et ici, il vaut mieux porter le serre-tête et la mèche qui gomine que d'être roux... Quel message voudriez vous faire passer à ceux (P'tij et la LICRA, un défenseur de la Méllinet, tous les milieux du groupe F de loisir, le CHU, la SPA, le centre des grands brûlés de Kerpape, le tribunal international de La Haye, etc.) qui vous voient tel un tortionnaire ?
Je ne sais pas comme d’hab’ : « excuse », « j’ai pas fait exprès », « j’ai glissé », « je jouais le ballon », ou si je suis de mauvaise humeur : « de doute façon ce ne sont que des pleureuses, le football c’est un sport d’homme !!».
Vous êtes un rouage essentiel du milieu de terrain, une sorte de charpente "visible" de l'édifice. Vous êtes en définitive la poutre apparente du SLIP ?
Oh ! Les belles poutres (avec ou sans prépuce) ne manquent pas au sein du SLIP. Si j’en suis une plus apparente au yeux des journalistes, je le doi(gt)s au travail de toutes les poutres de l’équipe. Le SLIP c’est un esprit de corps où le don de soi est au cœur même de la philosophie de ce groupe. Aujourd’hui, cela se voit sur le terrain avec les résultats que l’on connaît.
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