Temps froid et humide en
ce vendredi soir, 3 mars 2017. P'tij' ne viendra donc pas. Dommage,
il porte si bien le gant de toilette. Il préfère, comme il aime le
rappeler, quand « c'est chaud et humide » le vendredi
soir. Surtout que y'a les matchs de la Ligue 2 Domino's Pizza
à la téloche et qu'il doit ensuite se faire un fight sur la forum
des ultras du Stade rennais. Quoi qu'il en soit, c'est cool, on capte
Bein Sport du côté de la Boissière. Vivement qu'un Biocoop
ou qu'un Mac Do ouvre à Barbechat, il n'aura plus besoin de se taper
vingt bornes en courant pour manger une délicieuse salade
quinoa-lentilles avec du pain de seigle aux éclats d'écorce de
galettes de riz.
Les slipeurs arrivent en
ordre dispersé. Le poète Paul Éluard a pu écrire qu' « il
n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous ». Pas faux
Paulo mais il serait temps d'enfiler shorts et caches-oreilles car
Christobald n'aura bientôt plus de cigarettes. D'ailleurs il espère
que Freddyric n'a pas une nouvelle fois arrêter de fumer. Tiens
justement, le voilà qui déboule. Il fait crisser les pneus et opère
un audacieux dérapage arrière pour faire son créneau. Alors qu'il
remet avec classe sa mèche argentée sur son regard au charme aussi
ténébreux que vénéneux, il se dit que le temps n'a pas de prise
sur lui, et qu'après des années un peu galère au collège, il la
tient sa revanche de rouquin à la clavicule capricieuse. Pourtant il
regrette déjà sa manoeuvre pas très discrète quand il croit
détecter la convoitise dans les yeux embués des jeunes supporters
locaux avisant en connaisseurs son bolide (mais également son permis
de conduire dopé aux stages de récupération de points).
Évidemment pas l'ombre
d'un Hypo. Normal il est à peine 20h10. Et encore, la période
fiscale n'a pas commencé. En parlant de période fiscale, Hypo a
commandé des tee-shirt à enfiler pendant l'échauffement. Bon, y'a
pas souvent d'échauffement mais il pense que ce serait quand même
bien d'afficher un geste fort de solidarité envers Saint Jérôme
Cahuzac, injustement voué aux gémonies judiciaires. En plus,
lesdits tee-shirts bah ce serait déductible des impôts. Le slogan
ce pourrait être « Oui Jéôme, c'est moi, non je n'ai pas
changé ».
Boule devise
tranquillement taque-tique et teque-nique. Certes il faut prendre les
matchs les uns après les autres, l'important c'est les trois points
mais il irait bien au Marlowe ce soir. Aïe, premier coup dur. En
enlevant ses mocassins à gland, le coup de poignard dans la cuisse.
Motivation fauchée comme un lapin en plein vol. Il préfère garder
sa doudoune Würth pour ne pas prendre de risque.
Ça y est la team est au
complet : huit solides gaillards tous de rose avantageusement vêtus
près du rond central. Tous prêts à jouer avant-centre et à être
hors-jeu dès le premier coup de botte en touche. Tous prêts à
répliquer à la moindre provocation sournoise. Bon trois buts dans
la musette c'est pas non plus une provocation gravissime. Un peu de
hauteur de vue, surtout que l'arbitre issu des rangs des facétieux
camarades de Bellevue, si il dit que y'a pas faute, c'est qu'il ne
doit pas y avoir faute. C'est comme ça, viril et correct en somme.
Surtout si le mec qui le prétend est costaud, pas commode et a un
gros chien attaché à la balustrade qui ceint ce stade pas champêtre
mais pas loin. Toutes les trois minutes Freddyric cherche fébrilement
du regard sa rutilante auto. Avec son oeil de lynx il craint d'avoir
déceler une rayure sur l'aile droite.
Sur l'aile droite du
terrain ,des rayures y'en a aussi un peu. Ce sont même des
tranchées. Au point que trois slipistes lèvent simultanément le
bras pour réclamer un changement qui n'interviendra pas.
Pourtant le valeureux
Slip resserre son marquage élastique, Mahmud remonte ses petits
ballons comme il peut – pas très élégant mais son abnégation
est touchante. Ça finit par payer : le Slip parvient à sauver
l'honneur, d'une frappe, rase-motte et un peu molle d'un joueur que
nous nommerons Bruno. Comme quoi, comme dit P'tij' (l'importance de
toujours citer les grands auteurs) : « eh les mecs, du moment
qu'on tire dans la motte, on s'en fout si c'est un peu mou ».
Reprise un peu dure tout
de même après un mois d'abstinence. Rien de grave. Comme dit encore
P'tij', « l'abstinence, c'est pas un drame non plus ».
Heureusement la saveur du
loisir c'est surtout l'après match. Les grandes claques délicates
de Youri sur les épaules chétives et dénudées des copains à la
douche. Le foot loisir c'est aussi la convivialité d'un Fanta orange
tiède qui pique et d'une Vache-qui-rit savoureuse dégustée au cul
des bagnoles. Pas celle de Freddyric, il a peur que les miettes de
pain ne partent pas avec le polish'.
Christobald quant à lui
se demande comment il va pouvoir cramer son biffeton de 50 boules
quand les hôtes replient les tréteaux et invitent l'auguste
assemblée à arracher leurs os poukaves et à rentrer chez leur mère
qui exercerait un métier indémodable.
C'est chouette le foot
loisir. Même le vendredi soir, quand il fait froid et humide.
Ça me manque presque...
Sinon ce soir là,
Clermont et Laval ont fait match nul, mais c'était un super match il
paraît.
PY
PS pour les notes on va
faire comme à l'École des Fans, c'est pareil pour tout le monde et
personne ne redoudble!
1 commentaire:
Délicieux!!!
Merci PY
Seb
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